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Avis lecture : « Le parfum », de Patrick Süskind

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Titre : Le Parfum

Auteur : Patrick Süskind

Genre : Fiction, mystère, horreur

Nombre de pages : 180

Editions : Le livre de Poche

Prix : 5,90 euros

Au XVIIIème siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque. Il s’appelait Jean-Baptiste Grenouille. Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n’aurait pas survécu. Mais Grenouille n’avait besoin que d’un minimum de nourriture et de vêtements, et son âme n’avait besoin de rien. Or ce monstre de Grenouille avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout-puissant de l’univers, car « qui maîtrise les odeurs, maîtrise le cœur des hommes ». C’est son histoire, abominable … et drolatique, qui nous est racontée dans Le Parfum, un best-seller mondial.

 


AVIS LECTURE

Cet ouvrage attendait sur les étagères de notre bibliothèque depuis le mois de Juillet dernier. Marley en avait débuté la lecture au mois d’Août mais avait arrêté, par manque de temps. Les mois passants et notre PAL s’agrandissant, nous avions fini par l’oublier totalement, jusqu’au début du mois de mai. Nous ne savons pas trop ce qui nous a poussé à remettre la main dessus. Peut-être l’envie de finir de lire tous les livres en notre possession avant d’en acheter d’autres. Quoiqu’il en soit, nous avons recommencé sa lecture, et nous n’avons pas été déçus.

Sans être un coup de cœur, « Le Parfum » a été pour nous une très bonne lecture ; bien que nous avons eu quelques difficultés à accrocher aux premières pages, nous avons très vite été happés par les aventures et les horribles expériences de Jean-Baptiste Grenouille. Pour tout vous dire, nous avons même trouvé – et trouvons toujours – que cet horripilant personnage avait/a quelque chose de fascinant : peut-être du fait de la terrible noirceur de son âme,  de son total manque de compassion et d’humanité vis-à-vis de ses (trop) nombreuses victimes, le lecteur – bien que totalement écœuré et frissonnant – ne peut s’empêcher d’éprouver une sorte de légère admiration morbide pour ce meurtrier. Ce qui fait assez froid dans le dos, on vous le confirme.

Cependant, nous pensons que c’est cette étrange admiration qui permet au lecteur de s’accrocher, de dévorer avec avidité des pages et des pages, sans pouvoir réellement s’arrêter. Parce qu’on est tellement fascinés par le personnage qu’on ne peut s’empêcher de vouloir savoir ce qui lui arrive au prochain paragraphe, au prochain chapitre. On ne peut s’en empêcher, même si on adhère pas totalement au style de l’auteur. On ne peut s’en empêcher, même si, parfois, certaines scènes sont difficiles à lire et à digérer.

Car, comme tout livre, l’œuvre de Süskind a quelques petits défauts ; ainsi, parfois, il y a quelques petites longueurs qui peuvent peser sur le lecteur : en effet, et ce, surtout durant les premiers chapitres – car après le quatorzième, les choses s’accélèrent et cet inconvénient est de moins en moins présent -, l’auteur a parfois tendance à s’attarder sur des milliers de petits détails qui rendent la lecture assez pesante, surtout lorsqu’on a le malheur d’ouvrir l’ouvrage après une longue journée et que nos yeux ont déjà tendance à se fermer par eux-mêmes. Mais cela ne dure pas : une fois que les choses sont bien ancrées, que le décor et le scénario ont été dessinés, le lecteur se voit transporté, plongé au cœur d’actions qui ne cessent de s’enchaîner. Et ça, on adore ! Ce qu’on adore moins, c’est les quelques petites scènes qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ou des plus fragiles, des plus prudes, d’entre nous. Et, même si l’on s’attendait à pire – pour avoir des amis qui ont vu l’adaptation cinématographique et qui nous l’ont dépeinte comme assez glauque et horrible -, on préfère vous prévenir, si vous êtes particulièrement sensibles à la violence ou si lire des scènes à connotation sexuelle ou qui décrivent des meurtres de façon plus ou moins détaillée vous met profondément mal à l’aise.

Quoiqu’il en soit, malgré ces deux défauts mineurs, on vous le dit et on vous le répète : nous avons réellement apprécié notre lecture, à tel point que cela nous a quelque peu surpris. En effet, comme nous avons beaucoup plus l’habitude de lire des romans qui viennent tout juste de sortir, nous plonger dans un ouvrage publié originellement en 1985 nous faisait un peu peur. Nous avions peur de nous confronter à un style d’écriture complètement différent de ceux que nous avions l’habitude de côtoyer ; peur de nous ennuyer profondément. Mais ce ne fut absolument pas le cas et nous en sommes plus qu’enchantés.

Tellement enchantés qu’on ne peut que recommander cet ouvrage à tous ceux qui aiment les histoires de crimes, de psychopathes. A tous ceux qui aiment les histoires bourrées de mystère et de suspense. A tous ceux qui détestent les happy-end et qui apprécient que les personnages principaux connaissent eux-aussi de grandes désillusions et ne finissent pas heureux entourés d’un mari ou d’une femme aimante et de douze beaux enfants. Car l’histoire de Jean-Baptiste Grenouille, quoique passablement horrible et humainement impensable, est aussi celle d’une impitoyable, d’une énorme – pour ne pas dire gigantesque – désillusion.


 

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